Les collines de loess

Les collines de lœss se situent au nord du territoire de la Basse-Zorn. Elles forment un paysage de croupes aux versants convexes (pente modérée qui s’accroit vers la base). Les lœss qui recouvrent un tiers de la plaine d’Alsace sont constitués de limons dont les minéraux sont majoritairement de la silice, des feldspaths, de la biotite et des oxydes de fer qui donnent au sol cette couleur caractéristique jaunâtre.

 

Le lœss est une roche sédimentaire détritique meuble déposée au cours des quatre glaciations quaternaires (entre - 2,5 Ma et -12 000 ans avant notre ère) par le processus d’érosion éolienne (dit de déflation) jusqu’à une altitude de 210 mètres et dont l’épaisseur peut atteindre 50 mètres. Ce matériel est arraché par des vents violents dans une région alors périglaciaire formée de maigres steppes dénudées.

Avec ses quelques micromètres, les particules de lœss ont ensuite subis les effets du ruissèlement des eaux pour former les collines de lœss de l’Outre-Forêt « Unteremwàld ». Les lœss devenus colluvions sont aujourd’hui répartis sur les terrasses de Weitbruch et le vallon du Lohgraben entre Weitbruch et Kurtzenhouse. Il est donc courant d’y découvrir des fossiles provenant des couches géologiques inférieures faites des sables fluviatiles vosgiens et rhénans déposées lorsque la mer occupait la plaine d’Alsace entre l’époque géologique de l’Oligocène  (- 34 à 23 Ma) et du Miocène (- 23 Ma à - 5 Ma).

Ces terres lœssiques sont réputées favorables à l'agriculture, en particulier grâce à leur capacité de rétention en eau. Elles sont traditionnellement des terres à blé.

L’observation printanière du rut ou bouquinage du lièvre d'Europe « Feldhas »  (Lepus europaeus) est un moment incontournable sur ce paysage. Mâles (bouquins) et femelles (hases) se rassemblent dans des poursuites effrénées mais joyeuse entrecoupées de pirouettes et autres séances de boxe. A partir de là, deux à quatre levrauts « Feldhasele » naitront entre avril et septembre.

La perdrix grise « Feldhienel » (Perdix perdix) est une des espèces d’oiseaux granivores classée en liste rouge et dont la présence s’y fait de plus en plus rare. La préservation des haies fruticées et des bosquets composant ce paysage est indispensable. Aubépine à épines blanches, pruniers ou encore églantiers sont un garde-manger hivernal. Néanmoins, par l’ingéniosité de dame nature, la multiplication de ces arbustes à baies est assurée par les oiseaux eux-mêmes à travers leur fiente. 

Le blaireau européen « Dachs » (Meles meles) n’hésitera pas à venir y faire des réserves hivernales de graisse vers le mois de septembre avant de rentrer en période de repos au sein du terrier familial. Dans l’hésitation, pommes ou raisins des vergers tous proches sauront également le satisfaire.

 

Le saviez-vous ?

Jusqu’à récemment, l’exploitation de la lœssière du Birkenwald à Weitbruch participait à fournir la matière première des briques, tuiles et torchis des maisons alsaciennes du territoire. Ces matériaux étaient principalement fabriqués dans l’ancienne tuilerie-briqueterie Heusch de Gries.

 

Partez à sa (re)découverte !

Circuit découverte « Les collines de lœss »