Les vergers

Les fruits sont au cœur de la vie des Hommes depuis la nuit des temps. Vigne sauvage, micocoulier, noisettes, cornouilles ou prunelles nourrissaient déjà les hommes préhistoriques. Ils ont traversé l’Histoire, les temps bibliques, et sont ancrés au plus profond de nous. En Basse-zorn, les vergers traditionnels dit vergers hautes tiges sont une institution. Ils enrichissent nos paysages, sauvegardent nos variétés anciennes et abritent une biodiversité typique.

 

Les vergers traditionnels résultent d’un compromis ancestral entre artificialisation et nature dès la conquête de la Gaule par Jules César. A cette époque, des dizaines d’espèces de pommes, de prunes et de coings s’importent de la région méditerranéenne et s’acclimatent sur toute la France. L’arboriculture fruitière nait et s’enrichie progressivement jusqu’à la fin du Moyen-âge. Du XVIIe au XIXe siècle, les fruits sont au cœur des nouvelles innovations techniques, des traités d’arboriculture, ils deviennent un marqueur fort de distinction sociale. On parle de l’âge d’or de l’arboriculture.

Aujourd’hui, notre héritage fruitier est constitué de milliers d’espèces presque inchangées depuis des siècles. En Basse-Zorn, les vergers traditionnels dit vergers hautes-tiges sont une institution. Ils enrichissent nos paysages, sauvegardent nos variétés anciennes et abritent une biodiversité typique.

Cette politique de préservation et de transmission du savoir s’illustre par la présence de verger-écoles, de vergers conservatoires et pédagogiques et d’un atelier de jus de pomme.

 

Les vergers conservatoires

 A Bietlenheim, sur le terrain de l’atelier de jus de pomme et du rucher de la Basse-Zorn, une petite pommeraie pédagogique de 5 ares existe depuis le 24 novembre 2007. Citons parmi les dix anciennes variétés qui s’y côtoient, la très ancienne calville blanc d’hiver cultivée sous Louis XIII ou la belle fleur jaune réputée pour sa très longue conservation.

Quelques variétés plus régionales y grandissent telles que la reinette Baumann du nom des frères Baumann - célèbres pépiniéristes de Bolwiller - ou la pomme de Noël Christkindler. La coutume originaire du XIe siècle veut que l’on accroche des pommes bien rouges sur son sapin, symbole de l’arbre du Paradis.

 

Téléchargez notre plaquette du « Verger conservatoire de Bietlenheim »

 

A Weyersheim, le verger conservatoire des Bruchstuecke situé à l’est du village vise les mêmes objectifs que son confrère. Il regroupe des arbres fruitiers hautes tiges et des saules sur un pré de 4,5 hectares.

Son ambiance typiquement rurale est prisée lors des balades dominicales. La présence de roseaux et de haies en fait une véritable mosaïque végétale. Depuis 1987, la gestion est assurée par le Conservatoire des Sites Alsaciens (CSA) et bien évidemment, par plusieurs bénévoles.

Chaque année, les élèves de 2 classes de CP assistent à la traditionnelle fabrication de jus de pomme à l’association « Les vergers de Weyersheim ». La technique utilisée ici est ancestrale et confère au jus une touche typiquement artisanale.

 

Les verger-écoles

Deux verger-écoles existent sur le territoire, celui de Gries et celui de Hoerdt. Ils ont tous deux cet objectif de sensibilisation des plus jeunes par l’apprentissage du terrain. Le verger-école de Hoerdt a été crée en 2001 sur une parcelle de 17 ares rue des Aulnes. Les écoliers hoerdtois ont alors été mis à contribution lors de trois phases successives de plantation.

Au total, une trentaine de sujets ont été plantés. L’inauguration a eu lieu deux ans plus tard, le 5 avril 2003. S’y côtoie différentes variétés de pommes, de poires, de mirabelles, de quetsches, de cerises et de pêches. Outre les anciens sujets hautes-tiges préexistants, la taille dite pillard a été utilisée. L’arbre ne dépasse alors pas deux mètres et se ramifie d’une quinzaine de branches au maximum.

 

Les vergers du Griesserberg

Ces vergers présentent une majorité d’arbres de hautes-tiges de différentes variétés : les fruits sont destinés aussi bien à la consommation directe en bouche, qu’en jus de pommes ou en eau de vie après transformation.

De plus, ils disposent également de parcelles de vignes afin de produire du vin de table.

 

Les vergers du Rehberg

Le verger à « haute tige » est la forme rustique et traditionnelle du verger. Traditionnellement entouré de haies, il est une plantation d’arbres fruitiers espacés d’une dizaine de mètres et dont le tronc se situe entre 1,80 m et 2 m. C’est un élément caractéristique du paysage rural alsacien qui participe à l’identité locale des communes

Les vergers à « haute tige » présentent plusieurs avantages indéniables pour le territoire.

Ces arbres sont par nature plus adaptés au climat et au sol de la région et donc très résistants aux maladies. De fait, ils nécessitent moins de traitements. Bien qu’ils produisent des fruits à l’aspect moins parfait que les variétés intensives, leurs fruits sont des variétés locales plus savoureuses. De plus, ils sont source de produits sains utilisables sous différentes formes notamment pour le bouillage de cru ou la fabrication de jus de fruits. Ils contribuent aussi à stabiliser le sol grâce à leur système racinaire.

Ils créent un cadre de vie favorable c'est-à-dire un lieu convivial et de détente pour les habitants. Ils font partie de l’histoire locale du territoire et sont vecteurs de savoir- faire (arboricoles, culinaires…). Ils permettent l’amélioration de la qualité paysagère d’un village grâce à la création de ceinture verte et participent à la diversité et à la qualité des paysages. Ils favorisent aussi le maintien d’une faune et une flore diversifiées de haute importance près des villages. En effet, ils sont le lieu d’habitat d’espèces particulières comme la chouette chevêche, le lérot le torcol fourmilier, le pic vert, la huppe fasciée et autres petits oiseaux ainsi qu’une multitude d’insectes. De plus, afin de produire des fruits, un verger a besoin d’être associé à un espace herbacé fleuri qui puisse attirer les insectes pollinisateurs. En effet, sans leur présence, le verger n’aurait pas ou peu de fruits.

Ainsi, leur préservation et leur renouvellement sont absolument nécessaires surtout quand on sait qu’aujourd’hui les vergers traditionnels ont tendance à disparaître. Cette disparition est due à une modification des modes de consommation, au développement de l’agriculture intensive et à l’urbanisation avec l’extension des zones constructibles autour des villages.

 

Le saviez-vous ?

La très caractéristique mésange charbonnière (Parus major) - Schwarzmeisel  en dialecte - reconnaissable par  sa tête noire à joues blanches y recherchera dès le mois de février toute cavité propice à l’édification de son nid. Ces aspérités sont vitales pour bien d’autres espèces du verger telles que le pic vert (Picus viridis) - Spacht en dialecte - ou la chouette chevêche (Athene noctua) - Steikültz en dialecte -, un rapace nocturne. 

 

En jedem vöjel esch sin néscht lieb

(Chaque oiseau aime son nid)

  

Les associations arboricoles de la Basse-Zorn

Nos associations arboricoles perpétuent un savoir-faire traditionnel. Elles participent à la préservation des arbres, au maintien de la diversité fruitière, à la réappropriation des vergers par les habitants et à la valorisation locale des fruits. Elles organisent régulièrement des animations locales vecteurs de lien social. Des cours de multiplication (bouturage, marcottage, greffage), de taille d’hiver et d’été, de conservation des fruits sont régulièrement organisés. 

  • Syndicat des Producteurs de Fruits de Hoerdt

Sous la présidence de M. Bernard Geissler
4 impasse des Roses
67720 HOERDT
03.88.68.13.35 / 06.16.93.51.71
bernardgeissler@orange.fr

  • Les vergers de Weyersheim

Sous la présidence de M. Bernard Jung
14 rue de la Dîme
67720 Weyersheim
03.88.51.73.91
mtbjung@free.fr

  • Société des arboriculteurs de Gries

Sous la présidence de M. Charles Gass
25 rue Oberend
67500 Weitbruch
03.88.72.34.59
gass.charles@orange.fr
 

 

Partez à leur (re)découverte !