Le peintre graveur Hans Baldung dit Grien

Hans Baldung dit Grien était un célèbre peintre et graveur de la fin du Moyen-âge originaire de Weyersheim. Le chroniqueur strasbourgeois Seebald Büheler (1525-1595), contemporain et ami de la famille Baldung et quelques autres auteurs s’accordent sur l’origine de l’artiste. Il y serait né vers les années 1483-1485 au moment au son père était fonctionnaire au service de l’évêque de Strasbourg (Albert de Bavière), prince de Weyersheim et possesseur d’une des maisons dîmières du village.

 

Le jeune Hans, effectue son apprentissage de peintre à Strasbourg avant d'entrer, en 1503, dans l'atelier de Dürer, à Nuremberg. Affirmant une prédilection pour la couleur, en particulier la couleur verte ( d’où son surnom Grien, en allemand du XVIe siècle), il signe ses tableaux d'une feuille de vigne, bientôt remplacée par les trois lettres H.B.G. (Hans Baldung-Grien).

En 1505, il publie un ensemble de gravures sur bois consacrées au rosaire, tandis que les commandes affluent, parmi lesquelles « Le Repos pendant la fuite en Égypte », le grand « Triptyque de l'Adoration des Mages », le « Triptyque de Saint Sébastien, etc. Dans ces deux dernières œuvres, destinées à une église de Halle (Saxe), Grien synthétise les leçons apprises de son maître Dürer et celles tirées des œuvres de Cranach l'Ancien.

De retour à Strasbourg, il y affirme un style très personnel, à travers de nouvelles commandes et de nouvelles séries de gravures sur bois. Appelé en 1512 à Fribourg-en-Brisgau pour y peindre un retable destiné au chœur de la cathédrale « La Crucifixion et le Couronnement de la Vierge », il y séjourne cinq ans, avant de retrouver Strasbourg.

Parallèlement à ces grandes compositions, Hans peint de nombreux portraits, tel celui de Christophe de Bade (1515), dans lesquels il recherchera toujours plus d'expressivité, privilégiant, à la fin de sa carrière, une certaine abstraction évocatrice d'un état d'âme sur les effets illusionnistes.

Après 1529, la ville ayant été gagnée par la Réforme, Grien se fait protestant. Les commandes religieuses se font plus rares, mais le peintre s'est déjà tourné vers des sujets d'inspiration humaniste, tirés de la mythologie gréco-romaine : « Pyrame et Thisbé », « Hercule et Antée », « Mucius Scaevola », « LesTrois Âges de la Femme et la Mort », etc.

Combinant l'expressivité des figures grandeur nature d'un Dürer à la charge émotionnelle et aux couleurs vibrantes d'un Grünewald, ce peintre crée un univers trouble où l'évocation de ses sabbats de sorcières n'est pas exempt de morbidité comme dans « Deux sorcières ». Encore ancré dans la tradition du gothique flamboyant et perméable à ce qui est déjà le maniérisme, l’artiste rappelle au spectateur la vanité de toute chose.

En 1967, la commune lui rend hommage est attribue son nom à la rue principale du village.